Du BTP indien

Publié le par Antoine

Ce week end était aussi l'occasion de découvrir un chantier indien. Ce chantier je le connaissais avant d'y être à force de retourner les plans dans tous les sens avec mes collègues à Chennai.
Mais comme une mauvaise conclusion de TP de chimie, on pourra dire: "une fois de plus, la théorie ne rejoins pas la pratique"

Les impressions sont très contrastées. Tout d'abord cette chaleur étouffante, toujours présente. Sans rien faire (!) je suffoque et bois 3 litres par jour. J'ai du mal a comprendre l'anatomie des 750 indiens qui travaillent sur le chantier à porter des tonnes.
Malgré de remarquables efforts de la part de L&T pour la prévention sécurité (session d'accueil, port du casque obligatoire, safety guards...) nombre de manoeuvres pataugent pieds nu dans le béton.

Il existe trois types de manoeuvres: skilled (soudeur, coffreur, charpentier), semi-skilled (apprentis, débutants), unskilled, respectivement 150, 120 et 90roupees par jour.
On comprend mieux alors que l'acheminement du béton, de la bétonnière au coffrage se fait... par porteurs (unskilled)!!! Moins cher et créateur d'emploi se justifient les conducteurs de travaux. Ca m'a laissé gaga, comme on dit.

Les familles de manoeuvres arrivent par bus de toute l'Inde. L'employeur préfère ne pas prendre de locaux qui on tendance à profiter des nombreux jours fériés (hindous, musulmans, chrétiens) pour rentrer chez eux. Ce "petit" monde vient en famille la plus part du temps. D'après le staff, tous sont encouragés à envoyer leurs enfants à l'école mais très peu le font, ce qui peut ce comprendre étant donné leur nouvelle région d'affectation, la nouvelle culture, et donc la nouvelle langue.
Quant aux épouses, la plus part sont embauchées sur le chantier en tant que unskilled... en sari bien sur.

Cette expérience de dépaysement rare fait quand même réfléchir. Et encore une fois, le sérieux  et la réputation de l'entreprise me laisse imaginer des situations autrement pires, sur d'autres chantiers.

Avec du recul, je comprends que malgré les conditions de  travail laborieuses de ces hommes et femmes, aucun ne râle ni se plains, aucun ne boit en douce où ne se porte malade. Car eux, ont un emploi.























































Avec les conducteurs de tarvaux

Publié dans antoinecarrier

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